« Vous ne savez pas quand ce sera le moment »

L’Évangile de ce premier dimanche de l’Avent nous offre un magnifique contre-pied au moment où nous entrons dans ce temps qui nous conduira à la fête de Noël.

En effet, en commençant l’Avent, on sait assez bien où l’on va : on se prépare à la fête de Noël qui, figurez-vous, tombera cette année le 25 décembre. On sait même à quelle heure sera la messe de la nuit (qui ne sera pas à minuit). Histoire d’être sûr de ne pas se perdre en route, on a même préparé un calendrier de l’Avent pour bien compter les jours et on allume une nouvelle bougie chaque dimanche pour compter les semaines. Bref, c’est peu dire que nous savons très bien le jour et l’heure de ce que nous attendons.

C’est à ce moment précis que la liturgie prend un malin plaisir à nous faire entendre Jésus nous avertir : « vous ne savez pas quand ce sera le moment ». Parce que l’objet de notre veille, ce à quoi nous nous préparons, en effet, ce n’est pas « la fête de Noël ».

Si, en célébrant la Nativité de Jésus, nous commémorons le premier avènement du Christ, qui s’est fait chair et a habité parmi nous, ce que nous attendons réellement, c’est non seulement le retour en gloire du Christ à la fin des temps, mais encore, et sans doute plus immédiatement, ce que Bernard de Clairvaux appelait la venue intermédiaire du Christ : son surgissement dans le cœur de chacun de ceux qui écoutent sa parole et qui la gardent. Et cette irruption de Dieu dans nos vies est si souvent imprévisible !

Heureux rappel à l’essentiel que cet évangile pour nous remettre sur les bons rails en ce début d’Avent.